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Les enjeux de l’élection présidentielle américaine


Le 8 novembre 2016 sera élu, pour quatre ans, renouvelable éventuellement une fois, le 45e président des États-Unis. Il entrera en fonction le 20 janvier 2017. Modèle de développement, alliances nouvelles, choix diplomatiques et militaires, avenir des négociations économiques et commerciales en cours, cet événement nous concerne compte tenu du poids économique et stratégique des USA.

Avec une population de 327 millions (2016), les USA sont une république fédérale basée sur une démocratie représentative. Le pays compte 50 États, plus Washington District of Columbia. Ces États s’autogouvernent dans une très large mesure.

Le pouvoir exécutif est incarné par le président qui dispose des pouvoirs d’un chef d‘État. Chef des armées, chef de la diplomatie, il conclut les traités qui engagent le pays sur la scène internationale (il appartient au Sénat de les ratifier à la majorité des deux tiers). Il dispose des pouvoirs d’un chef de gouvernement, responsable de l’application des lois votées par le Congrès. Il nomme les ministres et les fonctionnaires. Il a également un droit de veto sur toute loi adoptée par le Congrès et peut renvoyer le texte aux chambres en demandant une nouvelle lecture.

Trois spécificités américaines sont à prendre en compte. La société américaine accorde une place importante à la religion. D’après une étude de 2014, 68 % des Américains se déclarent chrétiens. 23 % n’ont pas de religion et 6 % pratiquent une autre religion. Autre spécificité, les populations d’origines différentes sont en progression. Un recensement de fin 2013 indique que les « Hispano-Américains » représentent désormais 17 % de la population soit 53 millions. Enfin, chaque État a sa propre Constitution. Les législations sont différentes d’un État à l’autre, ainsi la peine de mort, toujours en vigueur dans une trentaine d’États.

Centre de gravité

Trois questions sont au cœur des débats, à commencer par celle, comme chez nous, de l’identité de la société américaine. Devant l’éclatement de l’URSS, la montée en puissance de la Chine, la multiplication des conflits régionaux, les valeurs qui rassemblent les Américains comme l’individualisme, l’attachement à la liberté, l’esprit d’entreprise tiennent-elles toujours le coup ?

Les questions sociales sont-elles vraiment à l’agenda de ces élections ? Le pays n’est pas à un paradoxe près. Le chômage est passé de presque 9 % en 2009 à 4,9 % en février 2016 alors que les inégalités demeurent importantes et que la pauvreté se situe à un niveau élevé. Elle concernait 15 % de la population en 2012. Comment vont-elles être prises en compte ?

Enfin, au plan international, cette élection marquera-t-elle la continuité ou une rupture avec l’ère Obama ? Cette période a été marquée par le retrait des troupes américaines de l’Irak et de l’Afghanistan. Des résultats positifs ont été obtenus concernant l’implication dans la conférence climat (2015), la conclusion de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran (2015), la reprise des relations avec Cuba (2015 – 2016). Mais on notera aussi le refus de s’engager (août 2013) directement en Syrie après l’utilisation d’armes chimiques par l’armée syrienne. Enfin, l’utilisation par la NASA d’écoutes d’institutions et personnalités européennes révélées par Edward Snowden en juin 2013 a fait scandale.

Sur le plan géostratégique la page de la guerre froide est terminée. La situation géographique des USA comme la montée en puissance de la Chine conduisent à un déplacement du centre de gravité du monde vers l’Asie et le Pacifique. Raison supplémentaire pour accorder aussi la plus grande attention à l’évolution des négociations commerciales multilatérales (TTIP) engagées avec l’UE.
Jean-Pierre Moussy

Les grands électeurs

L’élection présidentielle américaine est une élection à deux degrés. Le président des États-Unis n’est pas élu au suffrage universel direct, mais par un collège de grands électeurs issus des votes, États par États, et qui se sont engagés pour l’un ou l’autre des candidats. Ces 538 grands électeurs, formeront le collège électoral. Pour être élu, le candidat devra recueillir 270 voix.

Quel modèle de développement, quelles alliances nouvelles, quels choix diplomatiques et militaires pour le prochain président des États-Unis ?
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