UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Actu revendicative


Saint-Étienne de Furan, hier


L'histoire de Saint-Étienne commence au bord du Furan, dont l'eau se prête si bien au travail de l'acier. La découverte du charbon accélère son développement. Fin du XIXe siècle, les mines et l'industrie apprennent à accepter le syndicalisme.

Cette ville a grossi comme un champignon. Autour des années 1200, Furano, un tout petit village du nom de la rivière qui le longe, fut doté d’une église, Saint-Étienne. Dès ce moment, le village devint Saint-Étienne de Furan (Sancti Stephani Affurans). À la révolution, quatre communes constituent ce que sera la ville dans les années 1850-1900.

Au XVe siècle, un démarrage de l’activité d’avenir se manifeste avec l’utilisation de la « pierre de charbon ». Le gouvernement royal encourage à Saint-Étienne l’utilisation du charbon pour la forge en réduisant les impôts des utilisateurs.

Du minerai de fer et du charbon

La métallurgie est née à Saint-Étienne parce que son sol renferme du minerai de fer. Au XIVe siècle existent déjà des cloutiers, forgerons, couteliers, serruriers. On fabrique des armes blanches (la fourbissure) et des armes à feu portatives (l’arquebuserie).

Les lames des armes blanches étaient forgées, trempées, émoulues et aiguisées par les forgeurs et émouleurs dans des ateliers sur les bords du Furan dont les eaux étaient particulièrement renommées pour la trempe des aciers.

La passementerie se développe également. Une confrérie de « tissotiers » fut créée à Saint-Étienne en 1604. La passementerie regroupe l’ensemble des productions en fil de toute nature (végétal, animal, métallique, ...) utilisées en décoration vestimentaire ou architecture intérieure.

À la veille de la révolution, Saint-Étienne compte 28.140 habitants.

Fort développement industriel au XIXe et XXe siècles

Dans les années 1800, Saint-Étienne souffre d’être enclavée entre ses montagnes ; les liaisons vers Lyon durent deux longs jours. La route mais surtout le chemin de fer favorisent le développement.

La première voie ferrée entre Saint-Étienne et Andrézieux permet en 1828 de faire tirer des bennes de charbon par des chevaux. Des barques à fond plat, les rambertes, emportent ensuite sur le fleuve le charbon vers Roanne, Orléans.

La première locomotive à vapeur est inaugurée en 1832 pour une liaison avec Lyon.

Fresque murale à Andrezieux, où fut construite la première ligne de chemin de fer.

On entre dans l’intensité et la pénibilité du travail. Les femmes sont employées à des tâches rudes et les enfants vont travailler dès 11 ans. Zola s’en inspirera pour ses romans. L’artisanat disparaît progressivement.

Et fort syndicalisme ouvrier

En 1869, Saint-Étienne et alentours compte 300.000 habitants et devient la septième ville de France. Les mines connaissent la plus grande grève jamais réalisée.

Mais la fusillade du Brûlé amène la répression. Fondateur de la Fraternelle des mineurs, Michel Rondet est jeté en prison. En 1883, il organise le premier congrès de la fédération nationale des mineurs dont il devient le secrétaire général. En 1888, il soutient l’élection d’un maire socialiste, Emile Girodet. À son actif, la création de la bourse du travail.

Le premier secrétaire, Jean-Louis Ranvier, dira en substance : « les bourses du travail doivent remplacer à brefs délais toutes les ignobles officines qui, sous le nom de bureau de placement, exploitent de façon odieuse la misère ouvrière ». La bourse sera, non seulement un lieu de rassemblement et de contestation, mais un lieu convivial où la population venait s’instruire et s’amuser.

C’est ici que sera créée la CGTU favorable aux thèses léninistes. On constate les conséquences de cette division dans le monde ouvrier jusqu’à nos jours.

En 1922, création de l’UD CFTC Loire avec Jean Pralong. Résistant en 39-45, il sera ensuite un ardent partisan de la déconfessionnalisation. C’est le premier président de l’Union CFDT des retraités créée en 1965.

Nous avons lu : « 150 ans de luttes ouvrières dans le bassin stéphanois ». Edition Le champ du possible. Saint-Étienne, histoire de la ville et de ses habitants. Edition Horvath.