UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


De porte à porte à vélo-taxi


Depuis quatre ans, à Colmar, Stephan exerce son métier de chauffeur de vélo-taxi. Le coût d’une course : 2,50 euros le km. Son vélo permet une activité publicitaire. Ce mode de transport écologique profite du soutien des personnes sensibles aux problématiques liées au changement climatique.

« J’ai des clients hyper fidèles, beaucoup de rendez-vous réguliers. Une dizaine aujourd’hui. Je vais chercher un petit à l’école, je conduis une dame depuis sa maison de retraite à son activité poker, puis un monsieur chez le dentiste. » Depuis quatre ans, Stephan exerce son métier de chauffeur de vélo-taxi. Il croise Madame Mathieu, l’une de ses premières clientes. « Elle me donne sa liste de courses. Un quart d’heure plus tard, je suis de retour avec sa commande. »

En hiver, il s’habille plus chaudement. Le client a un plaid sur les genoux. « Ils ont besoin d’aller chez le docteur même à moins sept degrés. On a besoin de vous », lui disent-ils souvent. C’est un service porte à porte. Il va les chercher en bas de chez eux, les emmène à leur rendez-vous, puis les attend pour les ramener.

Un service de proximité

Son vélo à assistance électrique, assemblé à Villeurbanne, est muni de pneus de cyclomoteur et de freins à disque. Il pèse 150 kg. Avec le chauffeur et les personnes transportées, il arrive à 300 voire 350 kg. « C’est une bonne machine vendue dans le monde entier. Je l’ai payée plus de 9 000 euros », confie-t-il. Son énergie, ce sont les coups de pédale et deux grosses batteries qui permettent de circuler toute la journée. Elles sont rechargées le soir.

L’activité tourne bien. Le coût d’une course : 2,50 euros le km. Pour gagner sa croûte, il s’agit de remplir l’agenda. Lorsque la banquette est relevée, il dispose d’un volume de 100 litres pour livrer des légumes, du pain, etc.

Un transport écologique

Stephan a aussi une activité de publicitaire. Chaque mois, il change de partenaire qu’il affiche sur son vélo et ses réseaux sociaux. « Cela met du beurre dans les épinards. Le vélo circule en ville, devant les écoles, les hôpitaux, les stades. Comme il parcourt en moyenne 40 km par jour, la publicité bénéficie d’une audience plus large à travers la ville et sa banlieue », dit-il. Mode de transport écologique, il profite aussi du soutien des personnes sensibles au changement climatique. Il se lance dans une troisième activité : l’accompagnement de collègues qui souhaitent monter leur propre entreprise de vélo-taxi. Pour eux, il a acheté un deuxième vélo qu’il pourra vendre. Il veut aussi, une fois par mois, les accompagner sur le terrain pour mettre leur projet en place. Il insiste : « Il y a d’une part les clients à transporter, de l’autre des activités à créer si l’on veut vivre de ce travail. »

Depuis une dizaine d’années, les vélos-taxis sont réintroduits dans les centres-villes européens, généralement dans une version moderne, qui rend la conduite plus facile pour le chauffeur. Ce service équipe la ville de Lyon depuis 2003. Une dizaine d’autres villes ont suivi. Aujourd’hui, les vélos-taxis se multiplient à Montpellier, Charleville-Mézières, Paris, Lille, La Rochelle, Bordeaux, Marseille, Nice, Blois, etc.

Le vélo-taxi se propose comme une alternative ou un complément aux autres moyens de transport que sont les bus, métro et taxis traditionnels. En France, se souvient Gisèle, 98 ans, le vélo-taxi était largement utilisé à la fin de l’occupation allemande, à Paris, pour remplacer les taxis en raison des pénuries de carburant.

[Denis Ritzenthaler

Le retour des vélos-taxis

Les vélos-taxis sont utilisés depuis longtemps dans certaines parties du monde, Afrique, Asie, où ils portent différents noms. Utilisés en Asie depuis les années 1930, les versions à trois roues sont les plus populaires, et portent les noms de rickshaw ou cyclo-pousse. Leur renouveau en Europe est largement lié à l’ajout des batteries !