UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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L’étude qui dessine la société idéale des Français


La Confédération et la Fondation Jean-Jaurès ont commandé à l’institut Ipsos une enquête* sur la société idéale. Dans leur grande majorité, les Français se disent favorables à la démocratie même s’ils ne l’envisagent pas tous de la même manière. Concernant leur emploi, ils sont peu attirés par les nouvelles organisations du travail.

« La démocratie reste le modèle privilégié même si ses modalités posent débat », analyse Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT dans l’avant-propos de l’étude commandée à l’institut Ipsos par la Confédération et la Fondation Jean-Jaurès. Les sondés ne sont que 7 % à souhaiter « des dirigeants forts » pour gouverner le pays et 2 % par un « groupe d’experts ».

En revanche – et c’est rassurant ! –, 45 % sont favorables à une démocratie représentative quand 40 % sont en faveur d’une démocratie directe. Les jeunes, les catégories populaires et les sympathisants des partis radicaux sont plus nombreux à prôner la démocratie directe, et les seniors, les catégories moyennes et supérieures sont plutôt favorables à une démocratie représentative. Une grande majorité se dégage pour dire qu’il faut changer la société française : 59 % « en profondeur » et 36 % avec « des aménagements ».

S’agissant de leur cadre de vie, les Français aspirent majoritairement au calme et la tranquillité. Ils rêvent d’une maison avec un jardin, de relations apaisées avec leur voisinage. Ils veulent être à la fois proches de la nature mais aussi des services publics (santé, police, école). Dans le détail sur la protection sociale, les personnes âgées se montrent plus attachées au système que les jeunes. Elles sont 64 % pour les 50-59 ans et 66 % pour les 60 ans et plus à souhaiter une protection sociale plus présente et plus égalitaire contre 58 % pour les moins de 25 ans et 59 % pour les moins de 34 ans.

Sur les questions de leur emploi, 28 % souhaitent travailler dans les grandes entreprises privées, 27 % dans les PME-TPE et 25 % dans le secteur public. En revanche, ils sont peu attirés par l’auto-entreprenariat (10 %), les start-up (3 %) mais pas non plus par les ONG ou les associations (7 %). Sur les inégalités salariales, six Français sur dix pensent que l’écart entre les plus bas salaires et les plus élevés ne devrait pas dépasser 1 à 10. Concernant la gouvernance des entreprises, 74 % des personnes interrogées sont favorables à une cogestion plutôt qu’à un patron charismatique. Une bonne nouvelle pour les syndicalistes CFDT !

L’argent, c’est le bonheur ou pas ?

Sur l’évolution des mœurs, les Français sont à nouveau partagés. 31 % estiment qu’elles évoluent trop lentement, 26 % « au bon rythme » et 39 % trop rapidement (52 % pour les plus de 70 ans). Ce partage des opinions se retrouve dans la mise en valeur des identités multiples (genre, religion, origine, sexualité, etc.) : ils sont 53 % à y être favorables, contre 47 % qui valorisent plutôt ce qu’ils ont en commun. Sur cette question, on retrouve un clivage politique plutôt de gauche pour les premiers, et plutôt conservateurs pour les seconds.

L’argent aussi divise les Français. Ainsi, 51 % estiment que l’argent « fait perdre les valeurs qui comptent » contre 49 % pour qui elle rend libre. La division se fait là plutôt sur l’âge. 58 % des moins de 35 ans pensent que cela contribue au bonheur quand 62 % des retraités estiment que non.

Au total, cette étude de l’Ipsos dessine une population française originale qui devrait permettre, selon Marylise Léon, de « proposer un projet qui réponde aux attentes réelles des travailleurs ».
[Didier Blain

*L’enquête a été réalisée auprès de 8 700 personnes représentatives. Retrouvez l’ensemble de cette étude