Reconnue en 1992 « patrimoine commun de la Nation », la politique de l’eau, en France, a été refondue pour lutter contre la pollution des nappes phréatiques et des cours d’eau et progresser dans le traitement des eaux usées et leur réutilisation.

Au niveau européen, le Pacte vert préconise également d’utiliser les eaux usées. À ce jour, la France n’utilise que 1 % des 8,4 milliards de mètres cubes rejetés par les stations d’épuration, quand les taux de réutilisation sont respectivement 14 % et 8 % en Espagne et en Italie. Les traitements que subissent les eaux usées sont suffisants pour rendre les eaux conformes à des usages comme le maintien d’un flux minimal dans un cours d’eau, l’irrigation d’espaces verts ou de plantations agricoles (vigne, vergers, jardins maraîchers), le lavage de sols… Ces usages sont déjà largement répandus dans des pays européens, du Moyen-Orient et d’Asie.

Depuis de nombreuses années, la culture de la pomme de terre de Noirmoutier, irriguée par des eaux usées traitées, est un exemple d’application propice. Il n’existe sur l’île aucune autre ressource en eau et l’eau potable est acheminée par des canalisations depuis le continent. Les cultures irriguées sont situées à proximité de la station de traitement des eaux. La région sud Alpes-Côte d’Azur expérimente, depuis fin 2022, des eaux traitées pour l’irrigation agricole et le refroidissement industriel. Bergerac, Cannes-Lérins, Deauville entretiennent les rues avec des eaux traitées.

Le développement de la réutilisation des eaux usées traitées (RUET) est une des solutions de substitution aux prélèvements de la ressource en eau et elle s’inscrit dans la politique de sobriété.

Nicole Chauveau