Que de fois ai-je entendu dire : « Les journalistes racontent n’importe quoi. » À croire que la seule bonne information serait à glaner sur les réseaux sociaux et les rumeurs répandues dans le public, dont l’origine est inconnue ou incertaine et la véracité douteuse.
Les Français font-ils confiance aux médias traditionnels que sont la presse quotidienne et les magazines ? Non, pour 48 % des personnes interrogées, notait l’enquête Ipsos réalisée en 2019.

En effet, certains médias se décrédibilisent lorsqu’ils diffusent de fausses informations, lorsqu’ils sont partisans. Qui n’a pas constaté que les points de vue et les communiqués des organisations syndicales sont occultés alors que les discours officiels sont retenus ! Qui n’a pas critiqué ce journalisme qui ne résiste pas aux dérives qui pourraient lui être imposées, qui oublie les règles déontologiques et ne parle des banlieues que lorsque les voitures flambent ?

Des journalistes « Shiva »

Les conditions de travail des journalistes expliquent en partie les lacunes des publications. « Que de stress au sein des rédactions qui n’ont jamais compté leurs heures pour satisfaire les attentes des lecteurs, ni manqué d’audace pour s’adapter au nouvel environnement médiatique ! Toujours plus. Toujours plus polyvalents sur tous les supports, sur Internet et sur papier. Les tâches liées à la publication Web viennent s’ajouter au travail lui-même qui tend à se morceler et à générer un journaliste à “tout faire”. Toujours plus vite et plus longtemps. Toujours plus joignable tout le temps. Toujours plus de fatigue devant l’ordinateur et face aux logiciels toujours plus complexes au fur et à mesure que l’on prend de l’âge… », notent les délégués de la profession.

Une nécessaire pluralité des titres

Nombre de rédactions connaissent la peur du chômage, les plans sociaux et les départs non remplacés qui déciment les équipes. « Et pas un mois sans qu’une nouvelle annonce de suppression de postes ne soit faite par les grands groupes de presse, uniquement préoccupés par la rentabilité financière », constate l’Union syndicale des journalistes CFDT( USI-CFDT) qui, comme les lecteurs, reste attachée à la pluralité des titres.

La presse est un vecteur de démocratie et un facteur de cohésion sociale. Aussi doit-elle être garante d’une opinion pluraliste. La manière de relater une information n’est jamais neutre. Par la manière dont elle rend compte d’un fait divers, elle peut favoriser la cohésion sociale ou monter les gens les uns contre les autres.

« Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité », tel est le premier devoir du journaliste, précise la charte adoptée par la Fédération européenne des journalistes rédigée, en 1971 avec le concours de Paul Parisot, président du Syndicat des journalistes CFDT.

[Denis Ritzenthaler

« L’intérêt pour l’actualité marque un rebond »

Le Baromètre de la confiance dans les médias Kantar Public-Onepoint livré fin janvier « donne d’ailleurs à penser que de plus en plus de personnes reprennent la main sur leur façon de s’informer. Plus de la moitié des gens se forgent une opinion en confrontant plusieurs médias », note La Croix.

Le quotidien signale que l’image du public concernant les médias « est plus réconfortante que l’an dernier. La fatigue et la lassitude par rapport aux informations sont toujours là, mais l’intérêt pour l’actualité marque un rebond ».

En savoir plus

Le site de la CFDT Journalistes : cfdt-journalistes.fr

Baromètre de la confiance des Français dans les media sur le site de Kantar Public