UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Questions à Fabien Guimbretière, responsable CFDT de la politique du développement durable 5/5


Pour Fabien Guimbretière, secrétaire national de la CFDT, il faut faire de la transition écologique un sujet de dialogue social dans les entreprises.

Sommaire du dossier

 Pour une transition écologique juste 1/5
 Donnons nous les moyens de financer notre stratégie énergie climat 2/5
 Un débat démocratique sur le financement de la transition écologique juste 3/5
 Les Sentinelles vertes au service de la transition écologique juste 4/5
 Questions à Fabien Guimbretière, responsable CFDT de la politique du développement durable 5/5

Fil Bleu. En juin, lors de sa prise de fonction comme secrétaire générale, Marylise Léon a insisté sur la prise en charge syndicale de la transition écologique juste. D’ailleurs, la CFDT a signé l’accord national interprofessionnel relatif à la transition écologique et le dialogue social. Peux-tu préciser les enjeux de cet accord ?

Fabien Guimbretière. L’accord national interprofessionnel (ANI) découle directement de la loi Climat et résilience de 2021. Avec cette loi, les enjeux de la transition écologique s’invitent dans le dialogue social. Les partenaires sociaux doivent ainsi, dans les entreprises, se saisir des questions environnementales. C’est un sujet extrêmement important porté par la CFDT. Ce n’est pas un sujet en plus, c’est un sujet absolument central.
Or on se rend compte qu’à quelques exceptions près, il est compliqué de faire de la transition écologique un sujet de dialogue social dans les entreprises. On a également un problème d’acculturation des deux côtés de la table, parce que si chacun a conscience qu’il faut faire quelque chose, personne ne sait trop par quel bout prendre ce sujet.
Il s’agit d’un ANI non normatif. C’est un accord national d’impulsion, de méthode. C’est un mode d’emploi qui explique comment se saisir des nouvelles prérogatives que leur accorde la loi. On avait besoin de cet accord pour se donner les moyens de faire vivre ce que nous offrait la loi. C’est l’objectif de cet accord parce que la transition écologique passera d’abord par les entreprises.
Le dialogue social est très important, on a besoin de co-construction sur ces sujets environnementaux. Il faut que ce soit l’objet de consensus. Comme l’a dit Marylise Léon, le 21 juin, c’est la base de l’acceptation sociale des transformations qui risquent d’être radicales dans certains secteurs d’activité et pour certaines entreprises. Il faut donc anticiper par le biais du dialogue social.

La CFDT et des syndicats membres de la Confédération européenne des syndicats ont mis en place une boîte à outils permettant d’équiper les militants syndicaux sur la transition écologique juste. Les retraités CFDT peuvent-ils s’en emparer et comment ?

Il s’agit d’une boîte à outils à destination des militants d’entreprise. Elle a été co-construite, dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne, par des syndicats italiens, belges, bulgares et la CFDT. Elle reprend, dans une première partie, le concept de transition juste, les différentes réglementations européennes sur le sujet et celles de chacun des pays participants. La deuxième partie propose plusieurs questionnaires qui, chacun selon leur angle, abordent la situation environnementale, sociale et économique (situation de l’entreprise, rapport de la section avec les travailleurs et situation sur un territoire). Pour les Unions territoriales de retraités, le questionnaire sur territoire peut être intéressant pour agir localement.

Avec 64 organisations, la CFDT a lancé le Pacte du pouvoir de vivre. Ce Pacte vise une transition écologique et sociale. De nombreux retraités CFDT s’impliquent localement. Qu’en penses-tu ?

Nous avons besoin que les militants de la CFDT, qui souvent ont eu de longues années d’engagement dans notre organisation, donnent de leur temps et de leur expertise aux côtés de plus jeunes militants, notamment dans les structures interprofessionnelles de proximité.
Je crois profondément à cette articulation, à ce militantisme intergénérationnel au sein des groupes locaux du Pacte. Je pense que c’est non seulement une bonne chose mais surtout essentiel que les retraités CFDT poursuivent aussi leur engagement au sein des groupes locaux du Pacte du pouvoir de vivre.

Entretien réalisé par Jean-Pierre Druelle