UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Un débat démocratique sur le financement de la transition écologique juste 3/5


Le président de la République a présenté la future feuille de route du pays en matière de réduction de gaz à effet de serre. La CFDT a exhorté le gouvernement à ouvrir un débat démocratique sur le financement de la transition écologique juste en précisant que cela nécessite de partager équitablement les efforts.

Sommaire du dossier

 Pour une transition écologique juste 1/5
 Donnons nous les moyens de financer notre stratégie énergie climat 2/5
 Un débat démocratique sur le financement de la transition écologique juste 3/5
 Les Sentinelles vertes au service de la transition écologique juste 4/5
 Questions à Fabien Guimbretière, responsable CFDT de la politique du développement durable 5/5

La feuille de route du Président

Le 25 septembre, le président de la République a présenté la future feuille de route du pays en matière de réduction de gaz à effet de serre, au terme d’un Conseil de planification écologique organisé à l’Élysée. Il a d’abord évoqué le triple défi que constituent « le dérèglement climatique et ses conséquences, l’effondrement de la biodiversité et la fin de l’abondance ». Des défis qu’il entend conjuguer avec le nécessaire accroissement de la souveraineté de la France, la réindustrialisation du pays et la protection des plus faibles.

Il a ensuite détaillé la philosophie du plan français de réduction des gaz à effet de serre, conçu ces derniers mois par le secrétariat général à la planification écologique : réduction de notre dépendance en matière d’énergies fossiles, sortie totale du charbon pour notre production d’électricité au 1er janvier 2027, création de 13 RER métropolitains, développement de la voiture électrique et rénovation thermique des bâtiments. Quelques jours auparavant, la Première ministre avait annoncé : « La première étape est de réduire nos émissions de 55 % en 2030 par rapport à 1990 pour se conformer au Green Deal européen [Pacte vert européen. NDLR]. »

Pour la CFDT, « il y a maintenant urgence à passer à la mise en œuvre opérationnelle. Cela nécessite d’impliquer toutes les parties prenantes. » La Confédération estime que la planification démocratique de la transformation écologique est la condition pour construire le socle de son acceptabilité sociale et économique. Par elle, la transition énergétique doit articuler sobriété, efficacité énergétique et décarbonation avec un mix énergétique, accélérer les investissements pour l’économie circulaire et tenir compte de la gestion et du traitement des déchets issus du nucléaire.

« Les travailleurs sont en première ligne des conséquences de la transformation écologique. Ils en sont aussi des accélérateurs dès lors qu’ils sont partie prenante des décisions qui les concernent. Passer de la planification écologique à la mise en œuvre opérationnelle nécessite d’anticiper les conséquences, de planifier les actions à conduire, d’articuler les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Cela exige d’engager rapidement du dialogue social à tous les niveaux : entreprises, branches, territoires, avec une coordination au niveau national. C’est la condition d’une transition écologique juste », signifie la CFDT.

Redistribuer en faveur des ménages les plus vulnérables

Le débat sur les sources de financement bat son plein : réduire certaines dépenses pour libérer de nouvelles ressources ? S’endetter davantage ? Augmenter les impôts ? Dans quelles mesures actionner ces leviers ? Comment les acteurs économiques, entreprises et ménages, peuvent-ils accéder à des ressources pour financer leurs transformations et leur adaptation ? Comment mobiliser l’épargne et l’orienter vers les projets les plus impactants et maintenir la compétitivité de notre économie ? « Les enjeux écologiques sont colossaux. Cela nécessite de partager équitablement les efforts », déclare la CFDT.

Elle précise que l’intégralité des recettes issues de la taxation du carbone aux échelons national et européen doit financer l’investissement dans la transition (recherche et innovation, rénovation des logements, infrastructures de transports, efficacité énergétique des entreprises), l’accompagnement des ménages au changement et la compensation en faveur des ménages les plus vulnérables et les plus exposés à la transition. Cela implique une puissante redistribution notamment vers les ménages modestes qui sont les plus vulnérables face à la transition alors qu’ils émettent moins de CO2.

La Confédération a exhorté le gouvernement à ouvrir un débat démocratique sur le financement de la transition écologique juste, afin de construire une trajectoire pluriannuelle en la matière et d’engager une réforme de la fiscalité. Mais si la justice sociale doit se traduire en termes économiques et de pouvoir d’achat, elle doit se traduire aussi en termes d’emplois, de qualité des emplois, de compétences, de conditions de travail et de vie. « C’est la condition d’une transformation écologique réussie. Il y a urgence ! », proclame la CFDT.

Florilège d’actions pour le climat

La CFDT Retraités Métropole lilloise a organisé une conférence pour sensibiliser ses adhérents au dérèglement climatique. Devant 55 participants, un consultant auprès du GIEC a insisté sur les énergies renouvelables et la sobriété énergétique. Une chargée de la Maison régionale de l’environnement et des solidarités a pointé les défis permettant, par de petits gestes, de limiter sa consommation d’énergie et d’eau chez soi, d’aller vers le zéro déchet ou d’utiliser plus le vélo.

Dans le Finistère, avant la crise de la Covid-19, six militants de la CFDT Retraités locale ont proposé une réflexion sur le climat. Leur travail de défrichage de la presse et de documentations scientifiques aboutit à une présentation accessible pour tous avec un support diaporama destiné aux sections syndicales de retraités et aux Unions locales de retraités du département. Quelques centaines de personnes en ont bénéficié.

La CFDT Retraités du Doubs a utilisé la période de confinement pour organiser, par visioconférence, un cycle sur les mobilités. Plus récemment, suite aux conséquences de la guerre en Ukraine, elle a été à l’initiative d’une journée sur les réseaux de chaleur existants autour de Besançon, incluant théorie et visites sur le terrain, à laquelle elle avait invité des membres du Pacte du pouvoir de vivre.

J.-P.D., D.B. et A.K.